"Ton Dieu sera mon Dieu..."
(Livre de Ruth, suite)
Mais que connait-elle, Ruth, de ce
Dieu qu'elle veut rejoindre ? Il faut reconnaître que Dieu reste discret dans cette histoire. En apparence, du moins.
Dans bien des livres de la Bible, on
Le voit discuter volontiers avec les uns et les autres : Abraham, et Sarah, Moïse,
David, les prophètes aussi, porte-paroles privilégiés, amis et confidents. Au
bord d'un puits, en plein désert, sous un arbre, dans une maison, ou un Temple
: tous ces lieux, et bien d'autres, conviennent pour ces conversations. Dieu
parle, Il agit aussi, faisant évoluer les situations en direct. Les lecteurs
familiers de ces récits ne s'en étonnent plus : c'était dans un autre temps,
n'est-ce pas, bien lointain...
Et pourtant, Dieu n'y est pas
absent : les uns et les autres parlent de Lui, abondamment. Ils racontent ce
qu'Il a fait, bénissent en Son Nom, s'engagent en Le prenant à témoin,
souhaitent qu'Il agisse avec la même bonté que celle dont a témoigné tel ou
telle, etc. Son Nom bruisse dans les conversations, au cœur de la nuit, comme
en plein jour sur la place du village.
Et puis, on Le devine également mystérieusement présent entre les lignes, faisant se croiser les chemins, se rejoindre les histoires vers une vie plus vaste.
Et puis, on Le devine également mystérieusement présent entre les lignes, faisant se croiser les chemins, se rejoindre les histoires vers une vie plus vaste.
Mais cette providence divine n'a rien
de magique, elle est discrète présence qui demande à être reconnue, accueillie;
elle est invitation à être signe de cette présence les uns pour les autres, à
tisser ses actes et ses paroles avec ceux de Dieu.
Selon un midrash de la tradition Juive :
"Boaz a fait ce qu'il devait faire, Ruth a fait ce qu'elle devait faire,
Noémie a fait ce qu'elle devait faire... Alors Dieu dit : moi aussi je ferai ce
que je dois faire !"