Crèche provençale - St Just 2009 |
"Dieu-avec-nous"
« Et voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint, et elle enfantera un fils que tu appelleras du nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela arriva pour que s’accomplisse ce que le Seigneur avait dit par le prophète : Voici que la vierge concevra et enfantera un fils qu’ils appelleront du nom d’Emmanuel, ce qui se traduit : « Dieu avec nous ». A son réveil, Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse, mais il ne la connut pas jusqu’à ce qu’elle eût enfanté un fils, qu'il appela du nom de Jésus. » Matthieu 1,20-25 et Is 7,14
L'ange a parlé à Joseph et lui a
confié le nom de l'enfant à naître : Jésus, c'est-à-dire Dieu sauve. Quelques
versets plus loin, cette demande est mise en œuvre : c'est bien ainsi que l’enfant est nommé. Ces deux mentions du nom que portera l’enfant encadrent un autre
nom «Emmanuel – Dieu avec nous ».
Ici, Matthieu évoque l’antique prophétie faite par Isaïe au roi Achab ;
une jeune femme va donner naissance à un fils, qu’elle appellera
« Emmanuel » : l’avenir, sombre à l’époque de ce roi, est de
nouveau ouvert. Quelques siècles entre les deux annonces, mais une même
conviction : Dieu est fidèle, il fait du neuf. Une différence pourtant entre la
prophétie d’Isaïe et sa reprise dans l’évangile. Dans la première, c’est la
femme qui est chargée de nommer l’enfant alors que le texte de l’évangile
annonce simplement : « ils l’appelleront…». Dans ce pluriel il y a de
la place pour tous ceux qui veulent bien, dans leur propre histoire, reconnaitre en
cet enfant « Dieu avec nous ».
"Dieu-avec-nous"... Une longue histoire, un fil rouge à travers
les pages du grand Livre.
C'est Moïse que le Seigneur appelle et
envoie parler à Pharaon pour mettre en route la longue marche de libération de
son peuple. Moïse hésite, il ne sait pas parler, que dire aux autres, ses
frères, comment parler au roi de la terre d’Égypte ? Il ne sait, il ne veut, et
questionne sans relâche le Dieu de ses pères : mais qui suis-je pour aller vers
Pharaon et faire sortir les fils d'Israël ? La réponse de Dieu survient,
claire : « Je suis avec toi ».
C’est Joseph, fils de Jacob, qui, après
avoir connu l'exclusion de sa fratrie, frôlé la mort, subi la calomnie, reste
debout. Son secret ? Le texte biblique nous suggère une piste à travers un
refrain qui porte discrètement l’ensemble
du récit : « Le Seigneur était avec lui… ». Dans les épreuves comme
dans les réussites.
C'est le psalmiste face à son Dieu berger,
qui s'exclame au creux des ravins d’ombre et de mort : "Je ne crains aucun
mal, car Tu es avec moi". Parfois, seul un cri, même non adressé nommément
sous-tend Sa Présence : « Un pauvre crie, le Seigneur entend »
(ps.34).
Et tant d’autres encore qui témoignent
de ce « Dieu avec nous », si proche de nous. Présence
aimante et fidèle en toutes situations. Présence qui sait aussi passer par nos
mains, nos regards bienveillants, des oreilles attentives, un « cœur qui
écoute » en nos façons d’être présents les uns aux autres.
Tenir ensemble dans l’espérance et le service, malgré la peur, la
tristesse et les doutes, et attendre de pied ferme le plein jour de cette promesse
: « Et j’entendis, venant du trône, une voix forte qui disait : Voici
la demeure de Dieu avec les hommes.
Il demeurera avec eux. Ils seront
ses peuples et lui sera le Dieu qui est
avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, La mort ne sera plus. Il
n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, car le monde ancien a disparu.
Et celui qui siège sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses
nouvelles. Puis il dit : Écris : Ces paroles sont certaines et
vraies. »
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